Ca y est ! Je l’ai dit !

Avec le déménagement, viennent de nouvelles connaissances. Et je regrette tellement d’avoir caché ma maladie à de nombreuses personnes que je ne souhaite pas reproduire cette erreur.

C’est pour cela que je souhaitais le dire aux nouvelles Copines et de préférence le plus tôt possible.
Je suis partagée entre « Je ne sais pas comment le dire » et « Plus j’attends, plus ce sera difficile ». Pour moi et pour eux j’entends. Le jour où les gens que je connais depuis longtemps l’apprendront, ça risque en effet d’être un peu bizarre : « Eh ! On se connait depuis 4 ans et j’ai oublié de vous dire un léger détail me concernant…« 

Peut être, est-ce parce que je n’ai pas encore accepté ma maladie qu’il m’est si difficile d’en parler la première fois.
Je me sens très maladroite, je n’ai pas envie que les gens s’apitoient sur mon sort, ni qu’ils ne réalisent pas que cette maladie chronique incurable demande mon attention 24h/24.
Je pense que la façon dont je l’annoncerais induira (du moins en partie) la réaction de la personne en face. Et je vous avoue que pour le moment je n’ai pas vraiment brillé !

La dernière en date vient de mon inscription au sport.
« – Je suis diabétique, ça pose pas de problème ?
– Tu sais, moi j’ai mal à la jambe en ce moment donc bon… »
Ah… Ça, cela fait partie des réactions que je n’attendais pas… Hum… Comment je me sors de ça ?
« – Ah… Ben oui. »
Bonjour la répartie et la réplique utile.
« – Ben oui, du coup, y a plein de mouvements que je ne peux pas faire. Alors je dois faire attention.
– D’accord… Bonne soirée. »
Je vous avais prévenu que j’étais maladroite ! Et encore, j’ai progressé.

Au lycée, quand j’ai dû expliqué à ma prof d’allemand que j’aurais toujours 15 min de retard à son cours car je devais aller à l’infirmerie pour me piquer, j’ai failli fondre en larmes dans le couloir en prononçant « parce que je suis diabétiiiiiique…« 

Aujourd’hui mon défi est de ne plus le cacher et de le dire le plus vite possible, sans pour autant que cela plombe la conversation. Et je crois que c’est là où je galère. Je crains une situation du genre :
«  Salut, moi c’est Michel, ça va ?
– Salut Michel, ça va. Au fait je suis diabétique de type 1. » Viens on se raconte nos problèmes médicaux, ça a tendance à briser la glace !
Je ne sais pas vraiment comment faire pour que cela semble naturel et tombe (rapidement) au détour de la conversation.

Pour les Copines, j’avais déjà essayé de leur dire mais j’étais restée dans les starting-blocks toute la soirée, prête mais visiblement pas assez.
Dis leur !
Vas-y !
Pas maintenant !
Là !!!!
Trop tard !!
J’étais rentrée chez moi déçue et en hyperglycémie.

Alors ce soir, j’ai sauté sur la première occasion.
 » Tu veux boire quoi ?
– Tu as quelque chose sans sucre ? je suis diabétique de type 1. »
Et hop. Tranquille. Fingers in the nose.
Faut dire que les Copines, elles sont chouettes : affectées par la nouvelle mais très intéressées par ce que je vis.
J’ai essayé de prendre un air cool pour répondre à leur questions et dédramatiser mais à l’intérieur de moi, il y a une petite voix qui hurle « Merci ! Merci pour ce que vous faites ! Merci pour votre regard ! Merci pour votre attitude !« 

Enfin voilà : Ça y est ! Je l’ai dit !
Mais vous vous en doutiez, non ? Le titre vous avait un peu spoilé la fin de cet article ?

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